A Courménil, nous ne produisons pas le petit calva de supermarché de nos héros des tontons flingueurs.

Bien que ce soit un alcool parfait....pour flamber les crèpes !

Dans notre distillerie dodécagonale dont les plans ont suivi la divine proportion du nombre d'or, 120 mille litres de cidre fermentent  patiemment  pendant 1 an, sans aucun traitement. On laisse faire la nature, et les levures leur travail.

Une maturation certes 5 fois plus longue que celle précipitée des industriels, mais pour une qualité incomparable des cidres qui seront distillés.

A l'automne, une grande effervescence agite notre distillateur qui n'hésitera pas à dormir parfois au pied de son alambic pour réussir une chauffe plus douce encore.

Quelle chance aura eu mon grand-père d'apprendre à distiller auprès de Rémi Foucher, le Grand Maitre de cet art normand. 

35 ans de formation plus une amitié solide fondée sur un profond respect de ces valeurs auront été les gages de tant de belles journées de distillations rêussies.

Une académie d'œnologie musicale

Mon grand-père qui passait des heures à jouer sur son orgue au pied de l'alambic en profitait pour m'apprendre le solfège et l'harmonie.

Selon lui, cet instrument tisse un lien  "organique" entre les fugues de Bach et les pommes de notre terroir.

Je n'oserai pas prétendre connaitre "la portée"  de ce lien entre le sol et la clef du même nom, mais elle contribuerait à qualité de nos Calvados.

Je reconnais que leur douceur, lorsqu'ils sortent de l'alambic est harmonieusement étonnante.

Si la musique adoucit les moeurs, pourquoi ne le ferait-elle pas pour nos alcools ? 

A Courménil, on distille en musique.

Un orgue reproduisant les tonalités de celui de la Cathédrale de Leipzig où repose le grand compositeur, accueille nos calvados avec des suites de Bach.

Si les premières têtes nécessitent les fugues les plus puissantes, nous réservons ses cantates les plus douces lorsque coulent les meilleurs coeurs de chauffe.